Description
EXTRAIT
Deux angoisses de l’écriture : ne plus rien avoir à dire, n’avoir jamais fini de dire.
Constance Debré
Un beau jour, l’idée me vint que, si je savais écrire, je pourrais dire autre chose que ce que je pensais, et je me mis à essayer de le faire, avec tout ce qui s’était fixé dans ma mémoire, des lettres, des syllabes, des mots. (…) Peu à peu, je me mis à me persuader que l’écriture n’avait pas du tout été inventée pour ce que les grandes personnes prétendaient, à quoi parler suffit, mais pour fixer, bien plutôt que des idées pour les autres, des choses pour soi. Des secrets. (…) Je jouais aux secrets, voilà ce que personne ne pouvait savoir. Et c’était un jeu qui m’enflammait, d’abord parce qu’il me forçait à avoir des secrets. Puis à leur donner forme, comme si j’avais un correspondant, un ami, qui seul pouvait les comprendre, mes griffouillis. (…) C’est pour cet ami-là que je me pris à faire des progrès dans l’art de tracer des signes, que je montrais aux miroirs, où un autre moi-même faisait semblant de les lire. (…) Je crois encore qu’on pense à partir de ce qu’on écrit, et pas le contraire. (…) Moi, je ne fais des calculs que pour voir surgir sur le papier des chiffres, des nombres inattendus, dont le sens m’échappe, mais après quoi je rêve. J’écris comme cela des romans.
Louis Aragon
Il y a un effet de retour de l’écriture sur l’organisation des connaissances : connaître pour écrire, écrire pour comprendre mieux et pour connaître.
Clotilde Pontecorvo
Vous pouvez écrire,
Il suffit d’apprendre, d’accepter le temps de l’apprentissage.
Que quelqu’un vous accompagne,
Vous regarde,
Vous permette d’écrire d’abord comme ça vient,
Et que vous y trouviez du plaisir.
Michèle Reverbel
Nous ne sommes qu’au commencement de l’art d’écrire.
Novalis
Les seules connaissances qui puissent influencer le comportement d’un individu sont celles qu’il découvre lui-même et qu’il s’approprie.
Carl Rogers
Il n’y a pas de leçon plus fructueuse que celle prise en jouant.
Erasme
La grande affaire, c’était l’écriture. (…) Le maître prenait sa règle et son crayon et dessinait une ligne horizontale qui divisait la page en deux ; la partie du haut était pour écrire en gros, et l’autre, pour écrire en fin. Dans le haut, les lignes s’accouplaient deux par deux, l’intervalle devant être rempli par de grandes lettres. Mais le maître ne traçait pas les lignes de bout en bout ; il les interrompait de manière à nous forcer d’écrire sans appui. Lorsque je le voyais multiplier les lignes courtes, je m’inquiétais des prochaines difficultés de ma page. (…) La discipline de l’école était sévère ; pour les petites fautes, on était puni par l’agenouillement simple ; pour les grandes, par l’agenouillement avec une main levée portant une brique, ou bien par des coups de baguette.
Ernest Lavisse
Quand j’étais jeune, je jouais avec mon écriture et je profitais de mon ignorance du dessin, de mon inexpérience littéraire pour dessiner en écrivant. Par exemple, s’il m’arrivait de buter sur le mot « murmure » et de chercher la suite de ma phrase, c’était le moment pour chacun de ses jambages égaux d’ajouter une petite patte de chenille, une de ces petites pattes-ventouses qui se vrillent si tenaces à une branche. À une extrémité du mot figurait la tête un peu chevaline de la chenille, à l’autre bout la queue terminale, appendice ravissant souvent formé de brins soyeux comme du verre filé.
Colette
L’art de la création enseigne la liberté et la paix.
Virginia Woolf
Quelle que soit la chose que l’on veut dire, il n’y a qu’un mot pour l’exprimer, qu’un verbe pour l’animer et qu’un adjectif pour la qualifier. Il faut donc les chercher, jusqu’à ce qu’on les ait découvert, ce mot, ce verbe, cet adjectif et ne jamais se contenter de l’à-peu-près, ne jamais avoir recours à des supercheries même heureuses, à des clowneries de langage pour éviter la difficulté.
Guy de Maupassant
Ayez un carnet de notes. Voyagez avec lui, mangez avec lui, dormez avec lui. Notez-y tout ce qui vous vient à l’esprit. Le papier est bon marché et moins périssable que la matière grise, et les notes à la mine de plomb durent plus longtemps que la mémoire.
Jack London
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